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Teinture de la paille

Teinter la paille n'est pas une mince affaire. Obtenir ou renouveller la teinte exactement recherchée est pratiquement impossible car nous ne maîtrisons pas tous les paramètres. On peut certes s'en approcher mais seuls les industriels et les céréaliers spécialisés peuvent espérer approcher de près la couleur voulue car ils manipulent des quantités importantes au coloris, leur permettant de peser et l'eau et la paille et les pigments colorants, de mesurer la température et le pH de l'eau du bain avec une précision que l'on ne peut atteindre dans nos mignonnes poissonnières. Les mesures prises dans nos modestes ateliers ne sont pas transposables mathématiquement dans les usines. Si vous multipliez par 10 vos pesées et que vous appliquiez le résultat sur des quantités 10 fois plus importantes d'eau, de paille et de pigments colorants, vous n'obtiendrez pas un coloris identique. D'autant plus si vous procédez à des mélanges de pigments.

En outre, il y a une inconnue majeure, qui est la condition de croissance de la paille. Selon qu'elle aura été choyée par grand soleil ou bien au contraire aura subi des degrés hygrométriques importants, sa charge de glucose sera différente, occasionnant des réactions chimiques imprévisibles au contact des colorants.

Cette notion est importante pour les marqueteurs professionnels qui sont parfois amenés à réassortir des objets à des réalisations précédentes. Pour le reste sachez qu'un bain n'est jamais perdu. Si la couleur ne vous convient pas, gardez-la pour une fois prochaine. Et recommencez.

 

LA TEINTURE

Teindre ou teinter?

Un peu de sémantique pour commencer (avec l'appui du dictionnaire).

Teinture : action de teindre, bien que ce mot soit parfois synonyme de connaissance superficielle oh! merveilles de la langue française!

Teindre : imprégner, imbiber d'une substance colorante, colorer. Par exemple teindre une étoffe.

Teint(e) :qui a reçu une teinture. Introduit une notion de profondeur, de solidité.Par exemple teinture grand teint.

Teinter : donner une teinte artificielle, une coloration plus ou moins nuancée. Par exemple teinter du vin avec de l'eau.

Teinté(e): qui a une teinte de...Evoque une nuance de couleur légère. Par exemple verres teintés.

La gamme de coloris proposée par les céréaliers n'est pas toujours suffisante. C'est pourquoi il est parfois nécessaire de faire ses teintes soi-même. Nous avons vu la difficulté à maîtriser tous les paramètres, ajoutant à cela que la couleur originelle de la paille, ce jaune éclatant, doit être pris en compte, virant souvent au vert sous l'action des pigments, le rouge et le bleu restant les tons les plus difficiles à obtenir.

 

LA THEORIE DES COULEURS

     A- Les 3 couleurs primaires

La théorie distingue trois couleurs primaires, qui ne peuvent être obtenues par mélange :

          a- La synthèse soustractive qui concerne les arts plastiques, l'imprimerie, la teinture, la peinture parle de : rouge, bleu, jaune. C'est elle qui nous concerne.

          b- La synthèse additive, qui s'adresse aux disques ou écrans vidéos parle de : rouge, bleu, vert.

          c- Mon imprimante parle de : magenta, cyan et jaune

     B- Les 3 couleurs secondaires ou binaires

Obtenues par mélange à parts égales de 2 couleurs primaires.

Bleu + jaune = vert          Rouge+ bleu = violet          Rouge + jaune = orange

     C- Les 6 couleurs tertiaires

Obtenues par mélange d'une couleur primaire et d'une secondaire.

Rouge + violet = pourpre          Bleu + violet = indigo          Bleu + vert = turquoise

Jaune + vert = vert chartreuse*          Jaune + orangé = doré          Rouge + orangé = écarlate

* (à consommer avec modération)

     D- Les couleurs complémentaires

Une couleur complémentaire à une autre est celle qui est lui diamétralement opposée sur le cercle chromatique.

     E- Les couleurs intermédiaires

Obtenues en mélangeant 2 couleurs primaires dans la proportion de 2/3-1/3.

Merci à www.profil-couleur.com

 

LES COLORANTS CHIMIQUES

     A- Les colorants substantifs ou colorants directs

Ils permettent de teinter directement la cellulose à partir de leur solution acqueuse. La plupart correspondent à la formule générale :

R1-N=N-X-N= N =R2 dans laquelle R1 et R2 sont des dérivés benzéniques ou naphtaléniques pouvant eux-mêmes contenir d'autres groupements azoïques, et X un dérivé de la benzidine, diphénylamine, stilbène, diphénylurée ou naphtalène. (Heureusement que c'est à lire et non à dire!).

          a-1 Mode de fixation des colorants substantifs

Les molécules de colorant se fixent sur la cellulose par des liaisons hydrogènes entre les atomes donneurs d'électrons de la molécule de colorant et les OH de la cellulose ainsi que les forces de Van der Waals* intermoléculaires.

N'étant pas sûr d'avoir tout compris et, pour faire simple, je dirais que le colorant substantif doit, pour se fixer sur les fibres de cellulose, être soluble dans l'eau.

*Van der Waals, Johannes Didenk (Leyde 1837-Amsterdam 1923), physicien hollandais, Prix Nobel 1910 pour ses travaux sur les forces d'attraction moléculaire.

          a-2 Mode d'utilisation.

               a-2-1 Teinture par épuisement

La matière à teinter est placée dans la solution colorée, dont la température est alors portée au voisinage de l'ébullition. La montée du colorant sur la fibre nécessite l'addition d'un mordant, alun, soude, vinaigre par exemple, pour une bonne fixation. C'est le mordançage. En fin de teinture il convient de baisser la température afin de mieux épuiser les bains. C'est cette méthode qui nous intéresse.

               a-2-2 Teinture par foulardage

Le matériau est foulardé entre deux rouleaux après imprégnation dans la solution acqueuse colorée. Autrement dit les molécules de colorant sont passées en force à l'intérieur des fibres, comme dans un laminoir. Terminer l'opération par rinçage à l'eau froide.

     B- Les colorants au soufre

Classe de colorants très ancienne, toujours employée en industrie. Il s'agit de mettre les fibres au contact de fumées de soufre susceptibles de les teinter.

Nous ne citerons ci-après que pour mémoire des colorants et des procédés utilisés dans les industries textiles ou par les spécialistes de la teinture de la paille dans la chapellerie.

     C- Les colorants substantifs métallisables

Pouvant être chélatés par un ion métallique, en général le cuivre. Cette chélation (attention à ceux qui ont un cheveu sur la langue) se fait par un traitement au sulfate de cuivre en milieu légèrement acide. Pour ceux que cela intéresse, elle consiste à prendre "en pinces" un atome métallique entre deux atomes électro-négatifs liés à un radical organique.

     D- Les colorants réactifs

Colorants du type substantifs ou acides, solubles dans l'eau, pouvant, avec des réactifs, agir en milieu alcalin sur les groupements hydroxyles de la cellulose. Solidité à la lumière moyenne.

     E- Les colorants de cuve

Destinés à la confection de teinture "grand teint", ces colorants, insolubles dans l'eau, n'ont, de ce fait, aucune affinité avec la cellulose. Emploi très difficile.

     F- Les colorants développés sur fibre

Le principe consiste à préparer le colorant dans la fibre sous une forme insoluble par copulation (je savais que ça vous intéresserait) d'un sel de diazonnium avec un phénol ou un naphtol.

Tous ces colorants peuvent être appliqués par épuisement ou foulardage.

 

LES COLORANTS NATURELS

Ces colorants, précisément parce qu'ils sont naturels, ont des concentrations trop irrégulières, rendant ainsi le renouvellement d'une couleur très difficile. Ce qui n'est pas un réel souci pour le marqueteur, si ce n'est qu'ils sont un peu plus difficiles à approvisionner pour certains d'entre eux.

Les colorants naturels sont de trois origines :

     - Végétale, c'est le cas de la garance ou de l'indigo par exemple,

          Garance : Couleur rouge. Originaire d'Asie centrale cette plante herbacée se trouve dans le midi. Sa racine fournit l'alizarine, substance colorante rouge. Fut la funeste couleur des pantalons de nos poilus de la Grande Guerre.

          Indigo : Couleur bleu foncé. Provient de l'indigotier, plante vivace originaire de l'Asie de Sud-Est, qui fournit l'indigotine, substance colorante bleue. Son nom provient du latin hispanisé indicum, qui a donné le mot Inde. Tiré également du pastel de notre sud-ouest.

     - Animale, comme la cochenille ou la pourpre,

          Cochenille : Couleur carmin, rouge intense. Tiré de la femelle d'un insecte très friand des figues de Barbarie de l'Altiplano andin (80% de la production mondiale). De l'espagnol "Cochinilla" signifiant "cloporte". Uitlisé en industrie alimentaire sous le nom E120.

          Pourpre : Couleur rouge violacé. Tiré d'un mollusque gastéropode, le murex, commun dans le pourtour méditérannéen. C'était la couleur réservée aux empereurs bysantins. La pourpre cardinalice a toujours les faveurs de la Curie romaine. Son nom latin a donné le mot porphyre.

     - Minérale, tels que le bleu de Prusse ou l'outremer.

          Bleu de Prusse : Couleur bleu soutenu. Découvert par hasard à Berlin par un peintre allemant au début du 18° siècle. C'est un métal ferrocyanure ferrique.

          Outremer : Couleur bleu intense. Abondant en Afghanistan, le lapis-lazuli, la "pierre bleue" contient la lazurite, substance colorante bleue exploitée depuis le 19° siècle. Très employée en bijouterie et ornementation.

 

Nous nous intéresserons en priorité aux colorants d'origine végétale car ils sont les plus faciles à approvisionner, en premier lieu dans votre jardin, puis dans les commerces spécialisés en colorants, les grainetiers ou les herboristes.

Voici quelques pistes à l'intention des amateurs d'expérimentations personnelles. Certaines plantes s'expriment à travers leurs baies, d'autres avec leur écorce, d'autres encore par leurs feuilles mais toutes doivent bénéficier obligatoirement d'un bon mordançage préalable, c'est-à-dire qu'il faut allonger le bain avec du sel, de la soude, du vinaigre, de l'urine ou de la cendre de châtaignier par exemple, pour bien fixer les couleurs, exactement comme pour la teinture des tissus. Notez bien que les couleurs végétales ont une faible tenue au soleil, principalement celles issues des fruits, surtout les fruits rouges.

Cette liste, au contraire de ce qui se fait d'habitude, indique la couleur puis les végétaux susceptibles de l'obtenir. Il s'agit bien sûr des lignes principales, les couleurs se déclinant en une palette aux infinies nuances. Et le ton que vous obtiendrez découlera de vos mélanges, de l'eau, de la paille, que sais-je encore? Ah! oui, cela s'appelle l'impondérable. C'est également la raison pour laquelle on retrouve parfois la même plante dans plusieurs coloris.

     Bleu : bois de Campêche ( du nom d'une ville du Mexique), indigo, pastel (connu depuis l'époque néolithique), ronce de mûre, sureau, iris.

     Brun ou marron : écorce d'aulne, cachou(difficile à dissoudre dans l'eau), henné, noyer, thé, café, écorce de chêne, écorce de prunier, brou de noix.

     Jaune : Feuille d'artichaut, feuille d'aulne, écorce de bouleau, curcuma (curry), érable, feuille de figuier, genêt, oeillet d'Inde, pelure d'oignon, persil, pommier, safran, souci, grenade, racine de carotte, cumin.

     Orange : dalhia, garance, henné, lichens, oeillet d'Inde, oignon, souci, abricot.

     Pourpre : bois de Campêche, cochenille, raisin.

     Rose : poirier, airelle, dalhia, garance, sorgho, thé, betterave.

     Rouge : cochenille, dalhia, garance, lichens, santal ou bois du Brésil, sorgho, pelure d'oignon plus vinaigre.

     Vert : tilleul, amande, curcuma, fougère, genêt, lichens, millepertuis, feuille de noyer, baie de sureau, feuille d'ortie, épinard, lierre, bruyère.

Notez que les feuilles, baies, racines et fruits sont à utiliser très rapidement après cueillette. De plus, d'une manière générale, le mordançage doit être effectué sur le matériau dans le bain avant la mise en teinture.

Théorie du noir et du gris:

Le noir est la réunion des trois couleurs primaires.

Petite dédicace : les teinturiers parlent de "Noir de Caunes", dont la composition est en partie tenue secrète. On évoque le mélange des trois couleurs primaires auxquelles on rajoute du sulfate de zinc, peut-être en présence de bois de Campêche.

Le gris est le mélange dans des proportions convenables d'une couleur primaire avec une couleur binaire (composée de deux couleurs primaires) ne contenant pas la couleur primaire avec laquelle elle est mélangée. Exemple :

     GRIS = Rouge + vert (jaune et bleu)

                Jaune + violet (rouge et bleu)

                Bleu + orangé (rouge et jaune)

La profondeur du noir et l'intensité du gris dépendront de l'intensité des couleurs mises en oeuvre.

Attention : tout ce qui précède découle directement des procédés appliqués par l'industrie textile pour la teinture des tissus, étoffes et cuirs. Les coloris obtenus par tel ou tel colorant le sont sur des tissus écrus ou blanchis au préalable. Mais la paille est naturellement de couleur jaune, ce qui va influencer inévitablement votre teinture, même s'il est possible de réduire ce phénomène en blanchissant la paille à l'eau oxygénée avant toute opération. C'est la raison pour laquelle nous ne donnons pas de "recettes" pour ces colorants, bien que les tendances lourdes sont valables pour toute opération de teinture.

Par contre voici des procédés qui sont exercés réellement par des paillistes, qui donc ont dépassé le stade de la théorie pour adapter ces conceptions à leur matériau favori, la paille. En effet, si certains ne travaillent la paille qu'à l'état naturel, nombreux sont ceux qui, attirés par la couleur, jouent les alchimistes et enrichissent la gamme proposée par les fournisseurs.

LES GRANDS PRINCIPES

Compte tenu de la stabilité couleur moyenne des colorants végétaux et des éventuels difficultés d'approvisionnement (tout le monde ne bénéficie pas de jardin ni même d'un balcon), la plupart des paillistes utilisent les matières synthétiques du commerce préconisées pour la teinture  des tissus, vendues en petites capsules ou tubes.

A cause de la couleur d'origine de la paille, il faut choisir un coloris plus intense que la teinte désirée. Elles sont toutes miscibles entre elles, autorisant vos rêves les plus fous. Et, les modifiant par l'eau oxygénée, vous obtiendrez ainsi un éventail quasiment infini de la palette. Privilégiez les pigments pour fibres végétales, coton ou lin, à cause de la cellulose, de préférence aux fibres animales, soie ou laine. Solubles à l'eau, n'oubliez pas!

Inutile de revenir sur l'importance des matériaux utilisés, paille, eau etc.; ajoutons que certains recommandent de ne pas saler le bain si l'eau est trop dure au risque d'annihiler l'effet de la teinte, allant jusqu'à préconiser l'aide d'un adoucisseur d'eau. N'oubliez pas de noter scrupuleusement tous les paramètres mesurables si vous désirez reproduire au plus près votre couleur.

Abondance de bien ne nuit pas, aussi le marqueteur sera bien aise de disposer du plus de couleurs possible. Ne nécessitant pas, la plupart de temps, de grosses quantités par coloris, voici comment obtenir de nombreuses nuances avec le même bain :

Après avoir préparé votre bain de teinture, plongez vos pailles dans la poissonnière, montez la température. Remuez. Au bout d'un moment les fétus vont voir leur couleur se modifier. Lorsque l'une d'elle aura l'heur de vous plaire, prélevez quelques fétus, rincez-les et mettez-les à sécher, les autres fétus continuant à faire des bulles dans l'eau. Récupérez ainsi chaque teinte à l'envi. Plus le bain dure plus la teinte fonce, et vous pouvez renforcer cette tendance en rajoutant du pigment. Mais vous pouvez aussi modifier la couleur du bain en y mélangeant un nouveau pigment. Ainsi dans un bain rouge vous pourrez récupérer des pailles allant du rose au rouge foncé, ou obtenir des marrons par l'ajout de vert, ou des violets par l'ajout de bleu et ainsi de suite.

A la fin de l'opération, coupez la source de chaleur et laissez tremper dans la solution un nouveau lot de paille, jusqu'au refroidissement complet. Peu importe la couleur qui en sortira, une teinture n'est jamais perdue, même si elle ne correspond pas à vos attentes du moment. Elle resservira plus tard. Mais ayez toujours à l'esprit qu'une teinte change d'aspect au mouillé. Pour vous assurer de son état réel, sortez un fétu et ouvrez-le au fer à repasser chaud pour le sécher immédiatement et mieux voir quelle tête il a.

     Travaux pratiques : la teinture à l'oignon :

Mettre les pelures d'oignon dans un récipient en acier inoxydable de préférence. Couvrir d'eau. Ajouter une pincée de sel et de l'alun en poudre (voir en pharmacie) ou quelques gouttes de vinaigre (10%). Suivant le ton recherché le bain va durer de 5 à 45 minutes, permettant d'aller de l'ocre au marron, ces nuances variant selon la durée du bain. Monter la température jusqu'au point d'ébullition mais ne pas faire bouillir. Filtrer, laisser refroidir.

Plonger les pailles dans la décoction, monter en température. Plus c'est chaud, plus c'est long et plus c'est bon (pour les teintes foncées). Prélevez, mettez à sécher. Sachez qu'un bain trop long et bouillant tout du long finira par détruire la couche protectrice la paille, la rendant inutilisable. La durée d'un bain peut varier de quelques minutes à 1 ou 2 heures.

     Les recettes de Luce Rémy :

Du temps où elle exerçait, madame Luce Rémy était sans conteste une des plus grandes spécialistes de la teinture de la paille. Elle remplissait sa poissonnière de 2,5 litres d'eau, une cuiller à soupe de gros sel, une capsule de pigments pour tissus (marque Dylon), et faisait bouillir en remuant pour délayer complètement. Puis elle plongeait une poignée d'environ 60 pailles au frémissement de l'eau. Une seule capsule pour des tons pastel, mais trois capsules de noir plus trois cuillers de gros sel, peu de paille, une heure durant pour un noir intense

Le bleu s'obtient avec le n° 16 de Dylon "Arabian night.

Le rose pâle (pour les visages ou les bras) avec le n° 12 "Rose of Paris".

Le vert olive avec le n° 34

Le marron avec le n° 5

Le noir avec le n° 8

Le vert clair avec le n° 25 "Emerald"

Le rouge vif avec le n° 32 "Scarlet", puis, en rajoutant au bain 1/2 capsule de n° 5 "Havana brown", un beau rouge brique.

Selon les cas ses bains pouvaient durer de quelques minutes à une heure.

     Teinture par brûlage

Un dernier procédé consiste à brûler la paille pour obtenir des tons dorés, ou une large gamme de marron ou des pailles striées marron clair-marron foncé. Cela se fait en plaçant les fétus dans du sable chaud ou dans le four familial. Attention la paille "vire" et se déssèche très rapidement, devenant cassante. Plus facilement on exécutera ces brûlages avec un pyrograveur ou un fer à repasser chaud qui auront l'avantage de pouvoir réaliser des effets d'ombrage tout en gardant son hygrométrie au matériau.

     La peau de la panthère

Ou comment obtenir une coloration de paille évoquant les tâches de la peau de la panthère ou de la girafe :

Confectionner un "sandwich" composé comme suit : sur un linge posez une épaisseur de paille de fer (de celle pour poncer vos parquets) que vous aurez bien mouillée au préalable. Ouvrez des pailles, sachant que l'effet sera plus spectaculaire sur une couleur claire mais que ça fonctionne aussi sur des couleurs plus soutenues. Placez les pailles côté brillant contre la paille de fer, recouvrez d'un second linge. Ces linges ont pour rôle d'absorber l'eau des pailles de fer tout en conservant l'humidité indispensable à toute teinture (voir la rubrique Principes généraux). Mettez l'ensemble sous presse le plus longtemps possible, toute la nuit et plus. La paille de fer, sous l'action de l'eau dont elle a été abreuvée, va finir par rouiller. Et cette oxydation va parsemer la surface de la paille de tâches irrégulières brun-roux aux effets intéressants pour faire des sols, des vêtements, la foire aux idées est ouverte.

 

CONCLUSION

Encore une fois, et comme déjà expliqué, nul ne peut garantir un résultat. Le seul réel conseil que l'on puisse donner, au-delà des prescriptions d'usage, c'est de faire ses propres essais, rien ne remplace l'expérimentation personnelle. Alors essayez, et essayez encore. Ce sera en outre l'occasion de vous constituer une palette de couleurs tout à fait personnelle, ce qui est un grand atout artistique. Mais notez bien qu'il n'est jamais question de teinture "grand teint", alors, gare aux UV !

D'autant que, en bonne politique, ces informations sont données sans garantie aucune et n'engagent donc, selon l'expression consacrée, que la responsablité de ceux qui les lisent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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